Chak et Charikar... en boîte ! | ||
Dochambé 11 mizan 1384, 3 octobre 2005, l'équipe de tournage repart vers le Logar : interviews du directeur
de l'hôpital de Pol-e Alam, et du Dr. Habib, responsable du programme Logar. Prasant, le réalisateur, souhaitait trouver une
ambulance avec gyrophare pour symboliser l'activité médicale en ouverture de son documentaire. Sur place, il y avait
un fourgon bleu marine Toyota, couvert de poussière bien sûr... Il en a été dépité, puis a tiré le
meilleur de la situation en faisant une séquence de transport de patient qui a eu l'heur de le satisfaire.
Ensuite nous avons repris la route, ou plutôt un chemin de traverse de Pol-e Alam à la route Kaboul-Ghazni. Arrivés sur le magnifique ruban asphalté de la grand-route, nous avons demandé à un quidam assis là de nous indiquer le chemin de notre prochaine destination, Chak-e Wardak. Deux trajets étaient possibles, nous dit-il, l'un partant un peu plus au nord de la route, l'autre un peu plus au sud par Seyedabad. Lui allait sur un point de l'itinéraire du sud, et donc nous l'avons pris à bord pour nous montrer le chemin. C'est en passant par un col encore plus escarpé que ce que nous avions rencontré à Mangal (et qui a laissé Prasant au bord de la syncope) que nous avons compris que, s'il était le plus court, ce trajet n'était pas le plus usité...! |
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Séchambé 12 mizan 1384 (4 octobre 2005), début du ramadan... jour de congé en Afghanistan, afin de
préparer dignement le rituel. Pendant le mois qui vient, nos collègues afghans arrêterons de travailler à treize heures,
afin de se reposer avant la rupture du jeûne - commencé à cinq heures moins le quart le matin, et poursuivi jusqu'à six heures
moins le quart le soir. La tradition dit que le rite élève l'âme : si l'on ne se sent pas sanctifié et que l'on devient
une gêne pour son entourage, on doit s'arrêter de jeûner. La réalité, c'est que les planning passent de l'élastique
à l'insaisissable, et que le président Karzaï vient d'instituer une commission spéciale pour renforcer
légalement la pratique du jeûne par les Afghans.
Est aussi venu se présenter aux services consulaires le nouvel habitant de notre guest house, Jean-Michel, arrivé à Kaboul il y a quelques jours pour remplacer Amélie d'ici un mois. Aujourd'hui, c'est Nora qui est malade, une fièvre due à un parasite intestinal, apprendrons-nous plus tard. L'après-midi, je me suis fait une de fois plus piéger par les promesses des Afghans : j'ai attendu au bureau les joyeux compères de l'équipe de tournage... inutilement. Les excuses qu'ils m'ont fournies sont toujours aussi vaseuses. |
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Tchahr-chambé 13 mizan 1384 (5 octobre 2005),
Nous devons partir pour Tcharikar à neuf heures... mais pas de véhicule disponible à l'heure dite, pas d'équipe
de tournage engluée dans des déboires renouvelés, dont je ne veux même plus savoir la teneur.
Kazim, directeur des opérations de MRCA qui avait été en charge de ce programme, y est accueilli comme un frère. Il est ravi, et se prête avec bonne humeur à l'exercice de l'interview video, jusqu'à ce que Jamshid, le caméraman, se rende compte que le son n'est pas bon, et qu'il faudra tout refaire, y compris l'interview des officiels de la province...! Au moment de rentrer, quand Jamshid se tourne vers moi timidement pour s'enquérir de la suite du programme, j'ai dépassé mon seuil de bienveillance... |
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Pandj-chambé 14 mizan 1384 (6 octobre 2005), j'avais hier annoncé à Kazim que je ne voulais plus
suivre le planning de Jamshid (son petit cousin), et qu'il aurait à s'en occuper lui-même.
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En me préparant le matin, j'avais senti mon lit patiner sur la moquette de la chambre... et entendu les vitres cliqueter... ce qui m'avait précipitée dans l'escalier pour atteindre le jardin. Sabeq m'avait regardée passer avec l'air indulgent d'un vieux routard des frémissements terrestres. J'avais oublié cet incident quand un texto m'est arrivé de France : "Tout va bien ?" Ce n'est qu'en me connectant à internet dans l'après-midi que j'ai compris : le tremblement de terre a durement frappé dans les zones montagneuses du Pakistan, de l'Inde et de l'Afghanistan. Message personnel : a-t-on des nouvelles de Lahore ? |
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Yakchambé 17 mizan 1384 (9 octobre 2005), la réunion hebdomadaire du staff de MRCA passe à la moulinette
de la caméra. Le Directeur doit aussi être interwiewé, mais il faudra revenir car il souhaite mettre sa cravate !
Ce soir, nous irons tous dîner au restaurant indien avec Michel, qui finalement rentre en France faire un peu de gras... |
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