Après la fête, détente au Panjshir !
Dochambé 23 aqrab 1384 (14 novembre 2005), huit heures, le Pr. Fazelly appelle pour savoir si je suis disponible pour déjeuner. Bien sûr, avec plaisir, même si j'ai plein de choses à terminer de mettre en place, ça me donne l'occasion d'admirer la vue du haut de l'Intercontinental en parlant des difficultés politiques du moment. Question du moment : si le président Karzaï semble avoir une oreille plus attentive aux analyses du Pr. Fazelly, est-ce parce qu'elles lui semblent plus pertinentes maintenant, ou parce qu'il recherche des appuis pour le renforcer ?
Quand je rentre, la vidéo est arrivée... et c'est presqu'un miracle ! Ça tient bien ensemble, même la voix de Jérôme qui semblait inaudible dans la copie que nous avions reçue après l'enregistrement la semaine dernière. Juste quelques corrections de sous-titres, et ça va marcher !
Séchambé 24 aqrab 1384 (15 novembre 2005), je cours toute la journée, et rien ne semble avancer vraiment...
Tchahr-chambé 25 aqrab 1384 (16 novembre 2005), le grand jour est arrivé ! J'ai encore cinquante mille choses à faire le matin en me levant, mais la journée s'écoule inexorablement d'abord vers le déjeuner à l'Ambassade, prévu à midi-trente. Je fais la porte, avec ma liste de soixante-cinq personnes (alors que l'Ambassadeur nous a proposé d'en inviter cinquante...), en compagnie des officiers de sécurité. Tout se passe admirablement, et le buffet organisé par Mme Koetschet (maîtresse des lieux inquiète parce que c'est sa première réception à Kaboul) est un succès !

Installés dans le patio de l'Ambassade, voici de droite à gauche : Dr. Hamkar (à moitié), chirurgien-chef du RSU ; Dr. Hekmat, formateur/ superviseur dans le Logar (qui m'a servi d'interprète pendant la virée à Azra); Dr. Shinwari, notre contact à l'UNFPA ; Ismaïl, ingénieur-chef (qui a été de tous les projets dès Peshawar); Dr. Naibkheil, Provincial Health Director du Logar, notre contact Logar au ministère de la Santé ; Dr. Khalekyar, chef de projet Logar ; Dr. Khalil, directeur technique ; Haji Ali Mohammad (ancien du Logar, fraîchement élu au Parlement); et, de dos, Khalil, administrateur du RSU.
Derrière la vitre, Mme la Présidente !

Photo : courtesy of Jean-Michel
   Equipe MRCA à l'Ambassade

À six heures, il me semble que rien n'est prêt... et pourtant tout semble se mettre en place comme par enchantement. L'auditorium se remplit d'invités de toutes nationalités (en majorité des Afghans, selon notre voeu), sous l'oeil de la caméra de la télévision nationale afghane ! La vidéo plait, tout comme le dîner, servi "in the lobby"... Les 'diplômés' (ceux qui ont été honorés pour services éminents) ont le sourire aux lèvres, et l'on a réussi à y compter les oubliés du dernier moment. À dix heures, tout est bouclé et chacun semble satisfait du résultat. L'ex-ministre de la Santé, le Dr. Soheila Siddiq, est repartie avec le cadre qui la représentait inaugurant l'hôpital de Charikar, et le Dr. Habib avec celui où on le voit coincé dans la neige du Logar. Moi, je suis vidée, mais soulagée.
Pandj-chambé 26 aqrab 1384 (17 novembre 2005), c'est le one-day meeting demandé par Anne-Marie pour faire le point sur la situation de l'association. Nous commençons ...tard, à l'afghane, et terminons donc aussi tard, mais juste à temps pour nous rendre le soir à l'Ambassade, où Son Excellence s'est drapé du tablier du vigneron pour nous faire l'honneur du Beaujolais nouveau, juste arrivé dans les soutes du bataillon français de l'ISAF.
Djouma 27 aqrab 1384 (18 novembre 2005), au petit matin, nous nous sommes entassés dans quatre voitures réservées par Anne-Marie pour nous emmener au Panjshir. Direction le nord, la plaine de Chamali. Nous avions prequ'atteint Tcharikar quand nous avons aperçu dans la plaine au bord de la route un attroupement autour d'un groupe de cavaliers... "Un bouskachi !" Notre voiture ralentissait déjà quand retentit une explosion : derrière nous, la troisième voiture, conduite par Daoud (un chauffeur du genre local, incisif et sans concession), venait d'être stoppée net par un coup de feu dans un pneu. Notre convoi fit masse autour du véhicule, et l'on appris les circonstances de l'incident : Daoud ne s'était pas arrêté à l'injonction d'un des policiers qui faisait la circulation... lequel se fit obéir abruptement ! Dans la voiture, Amélie, Jean-Michel et Simone n'en menaient pas large, car le planton avait fait le tour du véhicule en maintenant en joue ses occupants, puis s'était approché du conducteur, lui avait demandé d'ouvrir sa portière, et lui avait flanqué une magistrale beigne...
Nous aurions tous pu passer un sale quart d'heure n'eussent été les rapides coups de fils passés par les quelques éminents panjshiris présents dans notre groupe pour s'assurer de la protection d'une autorité appropriée... Ouf !
Plus question de bouskachi dans ces conditions, nous fûmes bien contents de pouvoir aller faire réparer le pneu un peu plus haut à l'entrée de la vallée, où la beauté des paysages nous remit d'aplomb, tout comme le délicieux kebab de Tcharikar.

Passage de rivière
   Passage de rivière

Le but de notre équipée était la guest house que Massoud avait lui-même dessinée et installée au milieu de la vallée du Panjshir dans un site superbe, et qui est maintenant propriété gouvernementale.
Le soir, à la veillée, nous avons appris un jeu de carte afghan, le dozdaqan, qui consiste à se débarrasser le plus vite possible de ses cartes sur les autres joueurs pour être le roi, le padishah, en attendant de décerner au perdant, le voleur (dozd), un gage généralement assez méchant. Nous avons beaucoup ri !
Chambé 28 aqrab 1384 (19 novembre 2005), il a quand même fait froid pendant la nuit... Le matin, on trouve de la glace sur les flaques qui restent à l'ombre, mais le temps est splendide. En dépit des instructions (nous devrions être à Kaboul pour quatre heures), nous prenons notre temps pour une superbe ballade à pied, dans la montagne et le long de la rivière...

Groupe de marcheurs sur route panjshiri
   Groupe de marcheurs sur route panjshiri...
Yakchambé 29 aqrab 1384 (20 novembre 2005), voilà, les festivités sont terminées, nous reprenons le chemin du bureau. Je dois payer les fournisseurs, faire le bilan, terminer le site internet et proposer des évolutions, probablement vers un extranet qui servirait à la gestion interne de l'association. À suivre, donc...
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